“Nous co-créons chacun, individuellement, ce que nous vivons ensemble dans notre relation ou dans notre échange.”
Schutz a eu le génie de lire la relation humaine en 3 dimensions qu’il a appelées l’Inclusion (Inclusion), le Contrôle (Control) et l’Ouverture (Openness), connu par les «Schutz fans» sous le sigle « ICO ». Découvrez ce qu’elles définissent et comment vous pouvez utiliser cette formidable “grille de lecture” dans votre management et dans vos relations au quotidien.
L’Inclusion est notre niveau de besoin personnel de contact avec les autres. Le Contrôle est notre niveau de besoin personnel de contrôle des autres (confrontation, impact). L’Ouverture est notre niveau de besoin de révélation de soi aux autres, d’authenticité, de dire la vérité à l’autre.
L’INCLUSION
L’inclusion est la dimension en rapport avec le nombre approprié de contacts que j’ai avec les autres.
Quelquefois, j’ai un fort besoin d’inclusion. Je sors beaucoup, j’aime aller à des soirées, des fêtes. J’apprécie de faire des choses avec les autres. J’aime entamer des conversations avec des étrangers. J’aime travailler en équipe…
A d’autres moments, je préfère être seul. J’apprécie ma solitude. Je suis plus réservé. Je commence rarement la conversation ou je ne vais pas vers l’autre. J’évite les sorties, les soirées, les fêtes. Je préfère travailler seul. Je ne rejoins pas les autres au café du matin. Je préfère des activités en solo…
Vous et moi différons quant à notre désir d’être avec d’autres personnes et notre désir d’être seul.
Nous divergeons aussi quant à notre désir d’être en groupe et notre désir d’éviter les situations de groupe.
LE CONTRÔLE
Le contrôle est la dimension en rapport avec le niveau approprié de contrôle que j’exerce sur les autres. Quelquefois, souvent ou presque toujours, j’ai un fort besoin de contrôle. Je me sens plus à l’aise si je prends en charge. J’aime être le chef, donner des ordres, prendre des décisions pour moi-même et pour vous.
A d’autres moments, je préfère ne pas exercer de contrôle sur vous. Je suis satisfait de ne jamais avoir à vous dire quoi faire. Je recherche toutes les situations où je n’ai pas de responsabilités.
Vous et moi différons quant à notre désir d’exercer du contrôle sur les autres personnes ou d’être libéré de toute forme de contrôle.
L’OUVERTURE
L’ouverture est la dimension en rapport avec le niveau approprié d’ouverture à l’autre.
Quelquefois, j’apprécie d’avoir une relation avec vous dans laquelle nous parlons de nos sentiments, de nos secrets et de nos pensées intimes. J’apprécie d’avoir une ou quelques personnes auxquelles je puisse me confier.
A d’autres moments, je préfère ne pas être ouvert avec vous. Je garde plutôt les échanges à un niveau impersonnel et n’aborde pas le privé. Je préfère avoir des relations plutôt que quelques amis intimes.
Vous et moi différons quant à notre besoin ou notre capacité d’ouverture.
Nous pouvons avoir le désir, à la fois, d’avoir des relations ouvertes et le désir de garder nos relations plus distantes.
ICO EN ENTREPRISE
Pour se sentir bien, au sein d’une équipe, les individus doivent en premier lieu :
> S’accorder de l’attention,
> Se considérer,
Trouver leur place…
IL S’AGIT DE L’INCLUSION: (in/out – dedans/dehors).
Une fois l’inclusion « OK », les individus vont pouvoir travailler ensemble. Ainsi, ils vont :
> Exprimer leur compétence,
> Endosser des responsabilités,
> Prendre des initiatives,
> Régler des problèmes,
> Gérer des projets.
IL S’AGIT DU CONTRÔLE : (top/bottom – dessus/dessous).
Puis, plus l’équipe évoluera, plus les membres seront capables de créer du lien plus authentique. Ils vont :
> S’apprécier,
> S’exprimer,
> S’ajuster,
> Se faire des feedbacks
> Et donc travailler de manière plus efficace…
IL S’AGIT DE L’OUVERTURE : (open/close – ouvert/fermé).
NOS PRÉFÉRENCES RESPECTIVES
Chacun a des préférences (conscientisées ou non) en matière d’Inclusion, de Contrôle ou d’Ouverture. Par exemple, Paul ne raterait pour rien au monde le rendez-vous matinal de la machine à café avec les collègues, tandis que Sylvie a besoin, chaque matin, avant de démarrer, de fermer la porte de son bureau pour être au calme et préparer sa journée.
Il n’est ni bon ni mauvais de préférer l’un ou l’autre de ces comportements. Cela peut simplement être précieux d’être conscient de ses préférences.
Par ailleurs, notez que plus je tiens à ma préférence, plus les situations éloignées de ma préférence seront difficiles à vivre pour moi.
Ex : une situation de solitude alors que j’ai une préférence sur l’inclusion à 8/9.
En entreprise (et dans toute relation), le lien entre ICO est le suivant : pas d’Ouverture sans avoir vécu la phase Contrôle, et pas de Contrôle sans avoir vécu pleinement l’Inclusion.
Exemple : un manager s’interroge sur l’efficacité de deux de ses nouvelles équipes, l’une à Paris et l’autre à Strasbourg, constituées il y a 6 mois. Tandis que celle de Paris est déjà efficace et productive, celle de Strasbourg présente des résultats moins probants. En revanche, les collaborateurs s’organisent régulièrement des pots et des dîners à l’extérieur.
Il y a fort à parier que l’équipe de Strasbourg a un plus fort besoin d’inclusion (peut-être que la majorité de ses membres est en préférence élevée sur celle-ci) et qu’il sera judicieux de la laisser la vivre pleinement, ce qui leur permettra d’être vraiment efficace par la suite.
LIENS AVEC L’EFFICACITÉ D’UNE ÉQUIPE
Des préférences aux rigidités… Plus je tiens à ma préférence, plus je vais avoir de mal à vivre une situation éloignée de celle-ci.
Exemple : imaginez que vous exigiez de Sylvie de se joindre à ses collègues le matin à la machine à café (préférence de Sylvie pour l’inclusion à ce moment-là proche de 0/9 et vous lui demandez d’aller sur un 8-9/9).
Vous lui demanderiez, en plus, de faire fi de sa préférence élevée sur le contrôle (elle a besoin de préparer sa journée à cette heure-ci, au calme).
Ou, inversement, vous êtes manager et vous priez tous vos collaborateurs de stopper ce « temps perdu » à la machine à café. Nous vous garantissons une perte de productivité, des erreurs, des piétinements dans les prises de décisions, etc. car vous leur aurez supprimé l’indispensable inclusion qui permet à une équipe d’être efficace (contrôle).
Plus je tiens à ma préférence, plus je vais avoir de mal à vivre une situation éloignée de celle-ci : nous allons alors tout faire pour éviter ces situations difficiles à vivre. Nous allons développer des rigidités.
Nous allons nous comporter de façon défavorable (consciemment ou inconsciemment, le plus souvent) à la bonne marche des tâches ou des responsabilités qui nous sont confiées : il émergera un problème d’efficacité.
Le problème n’est donc pas ma préférence mais jusqu’à quel point je tiens à ma préférence.
À tous ces merveilleux outils, à ces génies qui les ont pensés… et aux bienfaits que vous pouvez chacun en tirer pour une vie transformée,
Axelle MASSAUX